
La famille, ce fléau
Dans ma famille, on n’est pas très proches les uns des autres. Ma mère est restée longtemps en froid avec un frère à elle, et elle a trouvé moyen de balancer une vanne lors de son oraison funèbre. Mon père s’était brouillé avec sa sœur à une période, et j’ai rayé cette même tante de ma vie l’année dernière après qu’elle m’ait fait un coup bas. Il y a des familles où le courant le passe, chez nous, un court-circuit a tout crâmé.
Le billet du jour est un billet lavage de linge sale. Le blog est parfois un exutoire.
Fin août, je rentre d’un weekend prolongé, et mets en statut sur Facebook : « Ahhh je suis rentrée, ça fait du bien de retrouver sa connexion Wi-Fi ! ». Quelques amis commentent la blague, en rajoutent, on est tous dans le délire.
Tard dans la soirée, je vois mon frère qui commente : « T’es vraiment trop conne ma pauvre sœur ». Hmmmm.
Pour la faire courte et vous donner une idée du contexte, nos vies sont diamétralement opposées :
Mon frère était un mec bien jusqu’à ce qu’il rencontre une connasse qui était à la recherche d’un géniteur. En six mois, il est allé vivre chez elle, a eu son BEP et s’est mis à bosser. Encore six mois plus tard, elle se faisait épouser, et quatre mois après naissait leur premier môme. Deux autres ont suivi dans les quatre années suivantes. Ah oui, en épousant cette connasse nana, il a épousé des dettes aussi. Son premier môme né, elle a arrêté de bosser, donc il est le seul à bosser pour nourrir cinq personnes. Etant donné qu’elle passe ses journées devant TF1 et NRJ12, il s’est mis à regarder ça aussi et est devenu con et beauf.
De mon côté, j’ai pris mon temps, fait mes études, suis partie à Sin City, eu mon master, trouvé un boulot, puis un autre, je profite avec mon copain, je sors, je pars en vadrouille, je vois mes amis. Je prends mon temps pour tout.
Il y a quelque temps de cela, ma belle-sœur m’a reproché d’avoir « la belle vie ». Je lui avais rétorqué que chacun avait la vie qu’il s’était choisi, et que même si j’ai peut-être la belle vie, je n’ai pas l’intention que cela change. Ah mais oui, elle parlait de la vie normale.
De mon point de vue, mon frère a une vie de merde : bloqué chez lui avec trois mômes (le 3ème est arrivé moins que plus par surprise, parce que bon, à baiser sans contraceptif, tôt ou tard…) et une femme qui ne bosse pas, et qui est totalement dépendante de lui, ce qui fait qu’il ne peut pas la quitter facilement si l’envie lui en prenait, il ne fait quasiment rien en dehors de son boulot par manque de moyens.
Je pense qu’il est conscient de tout ça, au vu de quelques réflexions qu’il m’a eu fait par le passé.
Pour en revenir à Facebook, après sa vanne qui m’a choquée, nous avons eu un échange pour le moins violent. Il m’a dit qu’à 30 ans, il était temps que je prenne ma vie en main et blablabla. J’ai bien essayé de nous engueuler en privé, mais non, il a tout ramené en public. Il m’a reproché les pires trucs, alors que d’une part j’avais fait une pauvre remarque sur le Wi-Fi, et de deux, de quoi je me mêle ? Si ma vie ne lui convient pas, déjà je m’en fous, puis s’il a un truc à me dire, qu’il me le dise calmement, pas sur Facebook et en public de surcroît !
Il m’a reproché de vouloir calquer ma vie sur la sienne, ce qui est complètement contradictoire avec sa remarque qu’il est temps que je me bouge. Alors, je lui ai dit que si j’avais calqué ma vie sur la sienne, je serais illettrée comme lui (mon frère èkri kom sa) et aurais une ribambelle d’enfants. Il a mal pris le mot « ribambelle »et m’a dit que puisque je n’aimais pas ses enfants, je ne les verrai plus. Je suis restée sans voix quelques instants, me demandant comment on pouvait être aussi con pour ne pas comprendre le bête mot de « ribambelle » et l’interpréter ainsi. Ensuite, il m’a dit que je pourrais avoir un peu de compassion pour lui. J’étais à deux doigts de lui expliquer que le mot « compassion » était formé préfixe « com » et la racine « passio » qui , originellement, signifie « souffrance », ce qui fait que la compassion, pour les langues latines, c’est la « co-souffrance », mais je me suis dit que ce n’était pas le bon moment d’étaler ma culture (qui, comme je le dis souvent, est comme la confiture) et par là souligner son ignorance.
Mon frère fait partie des gens qui, au lieu de chercher à s’élever, préfèrent tirer les autres vers le bas. Ils se sentent ainsi moins seuls dans leur misère.
Notre échange s’est terminé par un « Va te chercher un nouveau frère » et un « Aucun problème, j’ai déjà lancé une annonce pour en recruter un moins con ».
Le lendemain, j’ai bien essayé de l’appeler pour discuter calmement, mais il conduisait et m’a dit qu’il me rappellerait plus tard. Par « plus tard », j’ai compris « quand je serai rentré », mais pour lui, ça devait vouloir dire « un jour peut-être » car un mois plus tard, pas de nouvelles.
Je n’en peux plus de la famille.
Mlle Geekette, blog peu mais quand elle le fait c’est avec style et avec panache bravo pour cet article !
Oh merci !
Je bloggue à un rythme plus soutenu qu’à une époque ^_^
oye c’était la fameuse fois où tu m’as demandé de clore la discussion avec un commentaire profond ?
En tout ça cas, pour ce que j’ai pu en voir, ton frère est un con. On choisit pas sa famille… Par contre on choisit son conjoint et dans son cas ça n’a pas l’air de lui réussir.
Non c’est une autre fois, mais peu de temps après. Oui, on choisit amis et conjoints, et ça ça compte. Dans son cas, c’est une conne jointe Ahahah
Hihi. Bref, les fardeaux, c’est mieux quand c’est les autres qui les supportent. T’es peut-être mieux comme ça.
Bienvenue dans le club des « familles mal fourrés », ah ah. Plus sérieusement, je connais ca… Depuis le décès de mes grands-parents, c’est simple, ma famille, c’est ma parents et basta. Et étant donné que j’ai jamais été famille de base, je vais pas me prendre la tête avec eux quand ils m’ont un jour insulté et mon copain avec.
Apparemment c’est une tendance ces temps-ci parce que t’es pas la seule à te prendre le bec avec des gens (pas plus tard qu’hier pour moi d’ailleurs. En moins d’un mois ça doit être la 4ème fois (voire plus, il y en a que je ne compte pas parce que c’est juste du foutage de gueule de troll)).
C’est peut-être l’automne qui déprime les gens et les rend irritables. Ou alors c’est la franchise, les gens n’aiment pas qu’on leur dise directement qu’ils ont tort. Ou une combinaison de tout ça.
En tout cas, je te souhaite bon courage !
Salut MG !
Ton billet est un exutoire, c’est bien de l’avoir écrit au début. Parce que sinon, il m’aurait un peu gêné. Un peu l’impression d’être spectateur d’une engueulade.
Je ne suis pas sur la même longueur d’onde que mes copains commentateurs : j’espère que tu vas recoller les morceaux avec le frangin. Tu l’aimes, ce con. Non ?
Mouais, ça m’emmerde qu’il me fasse la gueule. Je voudrais bien savoir quel est le réel motif, parce que bon, le wi-fi n’est qu’un prétexte, mais qu’il arrête de me juger, c’est insupportable.
D’hab, j’évite de laver mon linge sale en public. C’était un billet one-shot.
Bon courage. Comme tu le dis, on ne choisi pas sa famille mais le jour où on la perd, cela fait beaucoup plus mal qu’on le croit.
Bizzz
Bof, sa vie de merde le met en colère…
Mais sérieusement, t’es partie dans un endroit sans Wi-Fi?
Alors là, chapeau bas ! Mi, j’aurais pas pu 😉
Bref, le sang n’est jamais un gage de lien sûr… Sauf peut-être dans Dexter 🙂
L’hôtel que j’avais réservé était censé avoir une connexion, sauf qu’elle était soit disant en panne (je doute qu’il y en ait eu une en réalité). On a squatté un peu un café qui avait du Wi-Fi, mais bon, on n’était pas partis pour glander sur nos smartphones. (C’est mon mec qui a décrété ça)
J’ai adoré ton billet. ^.^
Il est bien raconté, bien décrit, sans pour autant qu’il soit exagéré (enfin, je présume).
Pour ma part, si je pouvais ne plus avoir de lien avec ma famille, je m’en emporterais mieux. Hélas, ces fameux « lien du sang » nous donne droit aux obligations légales injustes.
Et puis, la « vie normal », c’est pour ceux qui s’y complaise, pas pour nous! o/
J’ai jamais compris cette sacralisation de la famille.
Les liens du sang ? En quoi la parenté constituerait-elle un gage de bonne entente ?
Dans sa famille on peut avoir des gens bien, et de parfaits idiots. J’en sais quelque chose.
Bref, chère Geekette, tu signes là un très beau billet ! J’ai beaucoup aimé !
Bon courage !
(Heureusement, on peut choisir ses amis !)
Ce n’est pas parce que c’est ton frère que tu es obligée de l’aimer. Comme le dit Arle Uein on ne choisit pas sa famille. Mais en même temps je comprends que cette histoire t’embête. J’ai aussi des frères et sœur et si ce genre de chose arrivait aussi chez nous, je serais au plus mal.
Dans tous les cas préserve toi…
Moi je trouve qu’il a fait beaucoup d’efforts en écrivant « T’es vraiment trop conne ma pauvre sœur » alors qu’il aurait très bien pu le faire comme il a l’air d’en avoir l’habitude « té vrèman tro kone ma povre seure » 😀
Oh, il l’a écrit comme ça ! Je l’ai traduit en français car je ne veux pas que mon blog soit référencé sur cette requête ^^.
J’aimerais comprendre en quoi le lien du sang nous oblige envers les membres de la famille. Ah oui! Le code pénal…
Au moins, tu as encore des contacts avec ton frère. Moi, je n’ai pas eu la force d’entretenir ce lien.
En plus, j’ai appris aujourd’hui que la femme de mon ancien patron, qui ne me respectait pas, est en fait une cousine éloignée… Il y a des jours comme ça, on se dit qu’avoir une famille, ce n’est pas bol. -__- »
Foutu code pénal.
Le monde est vraiment trop petit dis donc…
xertux, tu as pensé à le publier sur VD